Genu varum : comprendre les jambes arquées et leurs traitements

Le genu varum, plus communément appelé jambes arquées, se caractérise par un écartement des genoux lorsque les chevilles sont jointes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, cette déformation touche environ 15% des enfants de moins de 2 ans de façon physiologique, puis persiste chez 2 à 3% des adultes. Votre enfant présente-t-il cette particularité morphologique et devriez-vous vous inquiéter ?

Reconnaître les signes et symptômes de cette déformation

Le signe principal du genu varum reste facilement identifiable : debout, pieds joints, un écart visible persiste entre les genoux. Cette déformation modifie la posture générale, créant une démarche particulière où les pieds pointent vers l’extérieur et le poids du corps se répartit inégalement.

En parallèle : Comprendre la santé mentale : enjeux et innovations essentielles

Les symptômes associés varient selon l’intensité de la courbure. Beaucoup de patients rapportent des douleurs au niveau des genoux, particulièrement après une activité physique prolongée. Une fatigue musculaire peut également apparaître dans les jambes, accompagnée d’une sensation d’instabilité lors de la marche ou de la course.

Il convient de distinguer le genu varum physiologique du pathologique. Chez le jeune enfant jusqu’à 2-3 ans, un léger arquement des jambes reste parfaitement normal et se corrige spontanément. En revanche, une déformation persistante ou s’aggravant après cet âge nécessite une évaluation médicale pour écarter toute pathologie sous-jacente.

Cela peut vous intéresser : Yoga et psoriasis : un lien entre bien-être et rémission ?

Les causes principales du genu varum

Le genu varum résulte de facteurs très variés qui diffèrent selon l’âge du patient. Chez le nourrisson et le jeune enfant, cette déformation fait souvent partie du développement normal des membres inférieurs.

L’évolution naturelle de l’alignement des jambes suit un schéma prévisible : les nouveau-nés présentent naturellement des jambes arquées, qui se redressent progressivement vers 18-24 mois, avant de basculer temporairement en genu valgum (genoux qui se touchent) vers 3-4 ans, pour finalement retrouver un alignement définitif vers 6-7 ans.

Les causes pathologiques incluent les carences nutritionnelles, notamment en vitamine D, responsables du rachitisme. Cette maladie fragilise les os en croissance et provoque des déformations importantes. Les infections osseuses, les traumatismes affectant les cartilages de croissance, ainsi que certaines maladies métaboliques peuvent également perturber le développement normal des membres.

Chez l’adulte, le genu varum acquis résulte principalement de l’arthrose, de fractures mal consolidées ou de maladies osseuses dégénératives qui modifient progressivement l’architecture du genou.

Diagnostic médical et examens complémentaires

Le diagnostic du genu varum repose sur un examen clinique minutieux réalisé par un médecin spécialiste. L’orthopédiste pédiatrique ou le chirurgien orthopédique évalue d’abord visuellement la déformation en observant l’écartement entre les genoux lorsque l’enfant ou l’adulte se tient debout, pieds joints.

Les mesures angulaires constituent l’étape cruciale du diagnostic. Le praticien mesure l’angle fémoro-tibial qui détermine le degré de déformation osseuse. Un angle supérieur à 15 degrés chez l’enfant de plus de 2 ans nécessite une surveillance particulière, tandis qu’un angle dépassant 20 degrés indique souvent une prise en charge thérapeutique.

Les radiographies des membres inférieurs complètent l’examen en révélant la structure osseuse précise. Ces clichés permettent d’identifier l’origine de la déformation et d’évaluer sa progression dans le temps. Le spécialiste peut ainsi distinguer un genu varum physiologique d’une forme pathologique nécessitant un traitement spécifique.

Cette approche diagnostique complète garantit une évaluation précise et oriente vers la stratégie thérapeutique la plus adaptée à chaque situation clinique.

Options thérapeutiques disponibles

Le traitement du genu varum dépend principalement de l’âge du patient et de la sévérité de la déformation. Chaque situation nécessite une approche personnalisée que nos spécialistes en orthopédie adaptent selon les besoins spécifiques.

  • Surveillance simple : Recommandée chez les enfants de moins de 2 ans avec un genu varum physiologique léger, une observation régulière permet de suivre l’évolution naturelle
  • Orthèses et attelles : Efficaces chez les jeunes enfants, ces dispositifs guident progressivement la croissance osseuse vers un alignement correct
  • Kinésithérapie : Renforce les muscles stabilisateurs du genou et améliore la posture, particulièrement bénéfique en complément d’autres traitements
  • Traitements médicamenteux : Supplémentation en vitamine D ou calcium en cas de carence nutritionnelle identifiée
  • Chirurgie corrective : Réservée aux déformations sévères ou persistantes après l’âge de croissance, elle permet une correction définitive de l’alignement

Notre service orthopédique vous accompagne dans le choix de la meilleure stratégie thérapeutique adaptée à votre situation.

Pronostic et évolution à long terme

L’évolution du genu varum dépend largement de son origine et de l’âge auquel il se manifeste. Chez le jeune enfant, les jambes arquées physiologiques se corrigent spontanément dans 95% des cas avant l’âge de 3 ans, sans intervention particulière. Cette correction naturelle s’explique par la croissance osseuse et le développement musculaire progressif.

Cependant, certains facteurs influencent défavorablement le pronostic. L’obésité infantile, les carences nutritionnelles sévères ou les maladies osseuses constitutionnelles peuvent retarder voire empêcher cette correction spontanée. Dans ces situations, une surveillance orthopédique régulière devient indispensable pour adapter la prise en charge.

Les complications à long terme concernent principalement les formes non traitées ou sévères. L’arthrose du genou peut apparaître précocement, dès la quarantaine, en raison de la répartition inégale des contraintes articulaires. Les troubles de la marche et les douleurs chroniques constituent également des risques significatifs à l’âge adulte.

Heureusement, les prises en charge précoces offrent d’excellents résultats. Les traitements orthopédiques ou chirurgicaux appropriés permettent de préserver la fonction articulaire et d’éviter les complications futures dans la grande majorité des cas.

Vos questions sur les jambes arquées

Les interrogations sur le genu varum sont fréquentes, que ce soit chez les parents inquiets pour leur enfant ou les adultes cherchant des solutions. Voici les réponses aux questions les plus courantes sur cette déformation orthopédique.

Comment savoir si j’ai les jambes arquées ?

Placez-vous debout, pieds joints. Si vos genoux ne se touchent pas et forment un espace visible, vous présentez probablement un genu varum. Un examen médical confirmera le diagnostic et évaluera la sévérité.

Le genu varum peut-il se corriger naturellement ?

Chez l’enfant de moins de 3 ans, une correction spontanée est possible avec la croissance. Chez l’adulte, une amélioration naturelle est exceptionnelle et nécessite généralement une intervention médicale.

Quels sont les traitements disponibles pour les jambes arquées ?

Les options incluent la kinésithérapie, les semelles orthopédiques, les attelles nocturnes chez l’enfant, et dans les cas sévères, la chirurgie corrective avec ostéotomie pour redresser l’os.

À quel âge faut-il s’inquiéter du genu varum chez l’enfant ?

Une consultation s’impose si la déformation persiste ou s’aggrave après 3-4 ans. Avant cet âge, un genu varum modéré fait partie du développement normal de l’enfant.

L’opération des jambes arquées est-elle douloureuse ?

La chirurgie moderne utilise des techniques peu invasives avec une gestion optimale de la douleur. L’inconfort post-opératoire est contrôlé par des antalgiques adaptés et diminue progressivement.

CATEGORIES:

Maladie